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Compte-rendu du Co-summit ITEA2 ARTEMIS

Le co-summit

Le « co-summit ITEA2 ARTEMIS » s’est tenu cette année le 30 et 31 octobre 2012 à Paris. Il avait comme thème «Un monde de changement : partager une vision pour l’innovation en Technologies de l’Information et de la Communication » (A world of change : sharing a vision for Information & Communication Technology innovation). Une telle réunion est l’occasion de faire le point sur l’ensemble des projets de recherche en cours, de mettre l’accent sur ceux qui paraissent le plus prometteur, et de faire le point sur l’état et l’évolution des organismes concernés.

Il est organisé conjointement par ITEA2 et ARTEMIS JU. ITEA2 (Information Technology for European Advancement), est le cluster Eureka dédié aux « software intensive systems » et ARTEMIS JU (Joint Undertaking) un partenariat public privé entre la Commission Européenne, les Etats Membres (22 états) et l’association industrielle ARTEMIS-IA, dédié aux « Embedded computing systems ». Dans la pratique, les deux organisations adressent le même domaine, avec des méthodes différentes, et ont su développer des échanges permanents, malgré des modes de fonctionnement très différents dans la sélection des projets, leur financement et leur suivi.

Coopération ARTEMIS ITEA

En 2010, un groupe de travail regroupant ARTEMIS, ITEA, les autorités nationales et la commission européenne, a été créé et a défini un slogan « une mission, des instruments différents». Depuis un document commun « Vision 2030 » a été créé. Le groupe de travail a été pérennisé sous le nom AICC (ARTEMIS ITEA Cooperation Committee).

Deux annonces parallèles ont été faites :

  • ITEA développe une base de données, exploitant l’ensemble des informations issues des projets concernant les technologies, les acteurs et les marchés, la « State of the Art database ou SoTA », contenant à la fois des contenus scientifiques et didactiques associées à des visions industrielles et des contenus technologiques.
  • ARTEMIS développe un stockage d’information publique, ainsi que d’informations plus détaillées sur les projets (réservée aux membres d’ARTEMIS-IA)

La connexion entre les deux bases reste en projet, ainsi que la contribution d’ARTEMIS à SoTA.

Cette base de données pourrait s’ouvrir à des acteurs extérieurs à ITEA et en particulier ARTEMIS. Les règles d’accès aux différentes parties de cette base ne sont pas complètement définies.

Une nouvelle roadmap, Vision 2030, utilisant une méthode top down.

Les contenus présentés

La réunion regroupait des stands (avec la participation des chercheurs) pour la plupart des projets en cours (environ 80) ainsi pour ARTEMIS qu’une rétrospective des premiers projets terminés. Pendant deux jours, il était possible d’avoir une idée de l’ensemble des axes de recherche dans le domaine des logiciels embarqués et/ou intensifs. A noter qu’alors que les stands ITEA et ARTEMIS étaient séparés, un espace central était réservé à tous les projets concernés par la sécurité et la fiabilité (« safety, security, reliability”) des systèmes, combinant de nombreux projets d’ITEA et d’ARTEMIS.

De plus des sessions parallèles présentaient plus en détail certains projets.

Thierry Breton, PDG de la société ATOS, a présenté la vision du futur de sa société, dans une présentation extrêmement détaillée. Il distingue quatre facteurs majeurs de changement : la mobilité associée à l’internet des objets, les réseaux sociaux, la « big data » et le « cloud computing », les deux premiers étant source de nouveaux usages et de nouvelles applications et les deux derniers permettant la mise en œuvre des technologies. Il a mis en avant le « context aware computing », moyen de relier des terminaux variés et des objets connectés via un nuage capable de gérer en temps réel le contexte (géolocalisation, réseaux sociaux,…).

Cinq enjeux majeurs ont été présentés :

  • la virtualisation et le monitoring dans le nuage des applications embarquées (automobile connecté, compteurs intelligents,…)
  • la sécurité des systèmes combinant encryption et biométrie pour gérer l’accès  et l’identification
  • le véhicule électrique et hybride, qui passe par une voiture connectée (ATOS parle d’électromobilité)
  • la consommation d’énergie des objets à « longue vie »
  • l’économie de la « mobilité intelligente », dans laquelle les utilisateurs et les objets sont tous deux producteurs et consommateurs de données.

Un élément majeur de sa présentation a été ce que la société ATOS appelle la seconde révolution des technologies de l’information : le mouvement vers le « zéro email », remplacé par des outils d’échange utilisant les réseaux sociaux. La société a annoncé que son objectif est de réaliser en interne ce changement dès fin 2013, en utilisant l’outil Bluekiwi, pour permettre une forme efficace de collaboration de masse.

Situation actuelle et évolutions futures

La JU ARTEMIS a fait le point de ses projets : 44 à ce jour depuis son lancement en 2008. L’appel 2012 a vu la présentation de 24 projets pour lesquels les décisions de financement seront prises avant fin novembre. Après une phase de lancement de projets individuels, ARTEMIS vise une phase plus stratégique dédiée à des clusters de projets, avec comme nouveauté introduite en 2012 les « ARTEMIS Innovation Pilot Programmes (AIPP) », qui visent des programmes pilotes d’innovation. Deux propositions sont examinées, qui viseraient l’automatisation de la production et la santé (Healthcare). Tout ceci correspond (doit correspondre?) à une hausse du financement de la Commission Européenne. L’appel à projets 2013, avec des projets terminés en 2017, sera le dernier du modèle actuel.

La suite d’ARTEMIS, ARTEMIS II a été annoncée, avec un contenu et des outils en cours de définition, et un plus petit nombre de projets. Un rapprochement avec ENIAC, l’équivalent d’ARTEMIS pour les composants est fortement envisagé.

Le lancement d’ITEA3 a été annoncé en juin 2012 sous le nom E ! 7632. Il succéderait ainsi à ITEA et ITEA2, et commencera en janvier 2014 pour se terminer en décembre 2021, soit 96 mois et un coût estimé de 3 milliards d’euros.

EIT European Institute of Innovation & Technology

Il était présent à titre d’invité lors de la réunion.

L’ « Institut Européen pour l’Innovation et la Technologie » est un organisme de la Commission Européenne créé en mars 2008. Son but est d’augmenter les capacités d’innovation en Europe. Pour cela, il doit créer des « Communautés de Connaissance et d’Innovation », ou KIC (Knowledge and Innovation Communities »), qui sont des structures intégrées. Notons que le site de l’EIT (eit.europa.eu) est uniquement en anglais.

La méthode visée est de créer des liens l’enseignement supérieur, la recherche et l’industrie, appelé le « triangle de la connaissance ». Trois KICs ont été créées concernant respectivement le changement climatique, les énergies renouvelables et les technologies de l’information.

L’EIT ICT Labs concerne les technologies de l’information. Il se veut comme fournissant des catalyseurs pour l’innovation, en visant les actions à valeur ajoutée : formation à l’entreprenariat, living labs,…L’organisation a pour membres fondateurs des grands industriels (Nokia, Philips, SAP, Siemens, Alcatel Lucent, Orange,..) et des organismes de recherche ou de soutien à la recherche (Université Paris Sud, INRIA, VTT,…). Des pôles de compétitivité et des universités y sont associés.

Plusieurs noeuds ont été créés : Berlin, Paris, Eindhoven, Helsinki et Stockholm. Les participants affiliés sont typiquement des universités, des SME, des capitaux risqueurs et des sociétés. Ils passent un contrat avec l’EIT ICT Labs sous mandat de leur nœud pour fournir des savoir-faire et des ressources humaines.

Informations pratiques

On trouve sur le site www.itea2.org une description de chaque projet présent ou passé de deux pages, ainsi le plus souvent que des informations complémentaires, dont le coût du projet.

Pour ARTEMIS, on trouve des informations équivalents sur le site http://www.artemis-ia.eu, site de l’association industrielle ARTEMIS, qui regroupe les acteurs de la recherche, industriels et organismes de recherche. Chacun de ses deux sites offre de nombreux documents abordant la situation, les enjeux et les orientations futures du domaine.